Contexte



Encore à ce jour toutes les infrastructures font défaut : pas de transport organisé par route, absence de chemin de fer, peu de route goudronnée, d’égout, d’eau courante, début d’électrification. 
Le transport de marchandise se fait très lentement par camions,  retardés par de multiples tracasseries et par les pistes dégradées ou glissantes. Les voyageurs ont le choix entre des minibus peu confortables sur les mauvaises pistes ou les rares petits avions.

Cette région des Grands Lacs, où la population est pacifique, a beaucoup souffert et a été durement éprouvée par les affrontements qui n'ont pas cessé depuis 1996. Les armes sont présentes en quantité, les groupes armés incontrôlés peuvent surgir à tout moment dans les villages ou sur les routes. Une grande insécurité persiste, avec tout son lot de crimes, pillages, massacres, enlèvements, vols, viols, incendies, destructions, menaces et intimidations. Les femmes et les filles n'osent plus se déplacer, ou aller aux champs.  Les hommes et les garçons se cachent de peur d'être enrôlés de force. Les déplacements sont dangereux, le commerce est en veilleuse. La région est pillée de ses plus précieuses richesses or, coltan, terres rares, bois précieux. Un peuple qui vit dans la misère, qui meurt de faim et de manque de soins. Un peuple qui n'en peut plus, qui vit dans le stress permanent, et n'a plus de voix pour crier. 

Aspects positifs
Le pays est beau et le climat y est très agréable. La population est accueillante et généreuse.
Une grande partie de l’organisation, des centres d’enseignement et de santé fonctionne grâce aux églises soutenues par les forces vives. Les écoles et l'enseignement supérieur attirent  de plus en plus de jeunes. Cette  jeunesse n'est pas oisive, elle prépare son avenir avec détermination. Les diplômés s’investissent sur place dans des ONG, chez les entrepreneurs, dans les centres de santé et dans l’enseignement, sont auto-entrepreneurs et créateur d'emploi. Les cadres et les enseignants sont compétents et dynamiques mais encore trop peu nombreux. 

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ONU Info

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5 décembre 2025  Paix et sécurité

La signature jeudi à Washington d’un accord de paix entre les présidents du Rwanda et de la République démocratique du Congo (RDC) a été accueillie avec optimisme par le chef de l’ONU. Vendredi, António Guterres a salué « une avancée majeure » et « une étape essentielle pour rétablir la confiance » entre les deux pays.

Conclu sous l’égide du président américain Donald Trump, le texte paraphé par Paul Kagame et Félix Tshisekedi intervient à l’issue de plusieurs mois d’efforts diplomatiques menés en parallèle à Washington, à Doha et au sein de l’Union africaine. Si le porte-parole du Secrétaire général a confirmé hier que les Nations unies n’étaient pas « directement associées » à l’initiative américaine, M. Guterres a rendu hommage aux efforts déployés par la Maison Blanche pour parvenir à un apaisement, après une année de tensions croissantes dans la région des Grands Lacs.

 

Pour l’heure, rien n’indique que la signature de Washington permettra une désescalade rapide. Les lignes de front autour de Rutshuru, Sake, Minova ou Masisi restent actives. Les populations locales continuent de se déplacer au gré des avancées militaires, et l’accès humanitaire demeure entravé dans plusieurs zones.

Le Secrétaire général réaffirme que la MONUSCO est « prête à continuer de soutenir tous les efforts visant à instaurer une paix et une stabilité durables en RDC et dans la région ». Mais sur les collines du Kivu, l’impact de l’accord reste à démontrer.

 

Entre la diplomatie menée dans les salons de Washington et la réalité mouvante du terrain, le décalage demeure profond. Le texte existe désormais ; la paix, elle, reste à construire.

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7 novembre 2025  Aide humanitaire

Le manque de fonds contraint le Programme alimentaire mondial (PAM) à réduire son aide en République démocratique du Congo, alors que la faim et les combats frappent durement les provinces orientales.

« Des personnes meurent déjà de faim », a alerté vendredi le PAM, alors que ses équipes peinent à accéder aux zones de l'est du pays passées sous le contrôle du M23. Depuis l'offensive du groupe armé de défense des intérêts de la minorité congolaise tutsie, en début de l’année, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont pratiquement coupées du reste de la RDC. 

L'alerte du PAM intervient au lendemain de la publication d'un nouveau rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), dans lequel le groupe d’experts internationaux faisant autorité sur les questions de malnutrition souligne que près de 25 millions de personnes en RDC sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.

« La faim sévit, mais le PAM ne peut venir en aide qu’à une fraction des personnes dans le besoin en raison d’un manque criant de fonds et de difficultés d’accès complexes », a déclaré depuis Kinshasa, Cynthia Jones, représentante du PAM dans le pays, lors d’un point de presse à Genève.

L’agence onusienne avait prévu d’apporter une aide alimentaire à 2,3 millions de personnes dans l’est de la RDC cette année. En raison du manque de fonds, elle a été contrainte de réduire le nombre des bénéficiaires à seulement 600 000 personnes par mois à partir d’octobre.

Risques de coupes supplémentaires

L’organisation appelle à une aide d’urgence de 350 millions de dollars pour les six prochains mois. Sans ce financement, prévient Mme Jones, l’assistance pourrait tomber à 300 000 personnes, « soit à peine 10 % des trois millions dans le besoin ». Faute de ressources, le PAM craint une « rupture totale de la chaîne d’approvisionnement » d’ici mars 2026 – « ce qui signifierait l’arrêt complet de l’aide alimentaire d’urgence dans les provinces de l’Est ».

L’agence a déjà commencé à fermer des bureaux et à réduire ses effectifs. « Nous tentons de maintenir notre capacité opérationnelle dans un environnement extrêmement complexe », confie la représentante du PAM.

Une personne sur trois dans l'Est a faim

En attendant, une personne sur trois dans les provinces orientales de la RDC, à savoir le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, l’Ituri et le Tanganyika, est confrontée à une faim atteignant des niveaux critiques. Cela représente plus de 10 millions de personnes. Parmi elles, 3 millions de personnes se trouvent dans une situation d’urgence alimentaire.

« Cela signifie que les familles sautent des repas, épuisent tous leurs biens domestiques et vendent leurs animaux pour survivre », a expliqué Cynthia Jones. La guerre, en empêchant l’accès aux champs, a fait disparaître les récoltes et affaibli des communautés déjà fragilisées par des années d’instabilité.

Commerce sexuel et travail des enfants

« Derrière ces statistiques alarmantes se cachent des enfants, des femmes et des hommes qui souffrent chaque jour des conséquences de la violence dévastatrice perpétrée par les groupes armés », a indiqué la représentante du PAM.

Les familles sautent régulièrement des repas, vendent leurs dernières chèvres et retirent leurs enfants de l’école. « Les gens sont contraints de sacrifier leur dignité pour survivre – en recourant au commerce sexuel, au travail des enfants et à des dettes écrasantes – ils ne s’en sortent pas, ils s’effondrent », a-t-elle déploré.

Le conflit a provoqué une nouvelle vague de déplacements massifs. Plus 5,2 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer, dont 1,6 million cette année seulement. 

Malgré ces défis logistiques et sécuritaires, le PAM a fourni entre janvier et août 2025 une aide alimentaire et nutritionnelle vitale à plus de 3 millions de personnes dans l’est de la RDC.

« Soyons clairs. Le PAM fait tout ce qui est en son pouvoir. Mais cela ne suffit pas », a reconnu Mme Jones, appelant la communauté internationale à se mobiliser. « La RDC est au bord du gouffre, non seulement d’une famine encore plus grave, mais aussi de l’effondrement de l’espoir pour des millions de personnes ».